Catalogue des oeuvres de Max Pinchard

Symphonie du Verseau

Symphonie pour orchestre à cordes

Effectif : orchestre à cordes

Cette œuvre comporte 4 mouvements :

Durée : 25 minutes

Composition : Le Havre, septembre 1963-64

Edition : Les Editions Transatlantiques, Paris, 1973

Creation : Au Havre le 15 janvier 1964, Orchestre à cordes, dir. Pierre Desseigné.

Auditions :

Commentaire :

              Dans le volume 2 du Dictionnaire de la Musique, publié par Bordas, nous lisons : "Bien qu'attentif à l'évolution de l'art musical de son temps, Max Pinchard est un musicien indépendant qui veut, à tout prix, rester fidèle à une certaine conception de la musique comme art de communication humaine".

            C'est sans doute ce que nous trouvons développé dans la Symphonie du Verseau. L'œuvre comprend quatre mouvements : Prélude, Danse, Lamento et Final. Elle n'est ni descriptive, ni pittoresque mais elle cherche à traduire, par son climat, une certaine recherche du sacré.

            Les mouvements 1 et 3, Prélude et Lamento, sont plutôt lyriques. Les mouvements 2 et 4, Danse et Final, sont davantage orientés vers l'expression rythmique.

 

            Dès le début du Prélude, s'impose un motif aux harmonies sombres qui s'éclaireront progressivement pour aboutir à un choral qui déploiera des lignes souples jusqu'à la conclusion.

            Le second mouvement, Danse, s'appuie sur une capricieuse arabesque dont les apparentes symétries sont constamment brisées par de nombreux changements de mesures. Dans la partie médiane, une nouvelle idée introduit un élément souple, rêveur, avant de s'effacer devant le rappel de la Danse.

            En exergue du Lamento qui est le cœur de la symphonie, deux vers du poète Gérard Murail :

"Dans la lumière qui nous ment, aimer par signes

Et recoudre la plaie au fil de nos sourires"

 

en délivrent la signification. Une place est laissée aux soli instrumentaux qui, tour à tour, expriment une voix dans la foule, voix à laquelle un choral donne, après un silence, la réponse de l'amour.

            Dans le Final, le rythme dactylique s'impose d'entrée. Cependant, par instants, des phrases chantantes se répondent pour détendre le climat expressif. Une vigoureuse coda clôt le mouvement abruptement.

            Mais pourquoi la Symphonie du Verseau s'est interrogée la critique musicale Marguerite Darbellay, dans le journal "Le Havre", au lendemain de la création ? : "Max Pinchard ne serait point disciple de Georges Migot s'il n'avait ce sens des correspondances qui traversent les âges chargés d'un message spirituel.

            L'ère du Verseau est, pour le compositeur, pénétrée d'une force d'espérance, celle du troisième millénaire. Sa symphonie pour cordes apparaît donc, dans cet éclairage comme une méditation s'acheminant vers une aurore lumineuse, celle vers laquelle tendent les âmes fraternelles éprises d'un idéal exigeant".

            Le critique musical Vincent Gambau, de son côté, a pu écrire : "La Symphonie du Verseau est vraiment belle et pure musique. Un joyau qui ne brille que parce qu'il a le pouvoir naturel de briller ; le compositeur n'exprimant que ce qu'il a en lui".

 En novembre 1984, Florence Vercier, critique musical, pouvait écrire dans le journal « Paris Normandie » :

« Après l’accueil triomphal fait à Rouen, récemment, à son Oratorio « Sainte Unité de Trois », Max Pinchard était à l’Espace Niemeyer pour diriger l’Ensemble Orchestral de Haute-Normandie et dans un programme de musique contemporaine, faire entendre une de ses œuvres. …

 …Quant à la « Symphonie du Verseau », c’est donc une partition relativement ancienne que l’on redécouvre dans sa forme ramassée et sa puissance. Dans l’expression tantôt énergique tantôt contemplative se retrouve le caractère du compositeur homme d’action et de méditation… « Je suis un homme religieux ; au fond la seule chose qui m’intéresse, c’est chercher Dieu », confiait-il récemment .Cette fréquentation du sacré est tout entière dans le « Lamento » cette pure et splendide parenthèse suspendue hors du temps et à l’écart de la vie bondissante et tumultueuse. 



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