Biographie

Max Pinchard (1928-2009), repères biographiques

Dans un article publié en 1976 dans la Revue du Son, le musicologue Joël-Marie Fauquet a pu écrire : « Max Pinchard est un indépendant qui chante dans son arbre généalogique. À vrai dire, il nous plaît de témoigner ici sur un homme qui est en musique. Être en musique signifie, bien sûr, composer, mais également agir à tous les niveaux de communication et de l'échange dans et par la musique. »

Photo de Max Pinchard

Photo : André Malbète

Le musicien Max Pinchard, né au Havre en 1928, est l'auteur d'une œuvre variée qui associe, à côté d'un travail de critique et d'animateur musical, la composition de grandes pages orchestrales, de concertos pour divers instruments, de fresques chorales et vocales, et de toutes les formes de musique de chambre, ainsi que d'hommages aux instruments solistes, en particulier, le piano et les cordes.

On dénombre ainsi : 4 symphonies, 3 mouvements symphoniques, 9 concertos pour violon, alto, violoncelle, flûtes, clarinette, clavecin, orgue, piano ; 4 quatuors pour diverses formations instrumentales, des œuvres de musique de chambre, des pages chorales et vocales, 7 cantates sur des sujets profanes ou religieux, 4 oratorios pour solistes, chœurs et orchestre, etc.

Chez Max Pinchard, l'homme d'action a beaucoup apporté au compositeur et l'un serait difficilement concevable sans l'autre. Il a exercé les fonctions suivantes :

Avec Joël-Marie Fauquet encore, nous pouvons affirmer que « le lyrisme ardent de Max Pinchard est le développement d'une exclamation autant que d'une interrogation ». Qu'il nous soit également permis de rappeler ces lignes de Marc Honegger publiées dans le Dictionnaire usuel de la musique -les Savoirs- (Bordas) : « Max Pinchard a été élève d'Albert Beaucamp (harmonie) et de Georges Migot (composition). Après avoir été attiré par l'École de Vienne (Alban Berg), il a trouvé sa propre voie au contact de Georges Migot qui lui a révélé les secrets d'une pensée modale et d'une écriture linéaire. Bien qu'attentif à l'évolution de l'art de son temps, Max Pinchard est un musicien indépendant qui veut, à tout prix, rester fidèle à une certaine conception de la musique comme art de communication humaine. »

L'œuvre de Max Pinchard se nourrit de cette volonté, de cet engagement quotidien. Dans ses œuvres, il a toujours été soucieux de transmettre, dans des formes rigoureuses, un discours lyrique pouvant être accueilli et partagé. Il n'a cessé de rester fidèle au rôle déterminant de la mélodie. Pour lui, c'est une respiration naturelle, vitale. À la façon des déchanteurs du haut Moyen-Âge, le musicien a fait sien cet aphorisme : « Il faudra, d'abord, composer une mélodie, la plus belle qu'il se pourra. »

De nombreux signes prouvent aujourd'hui que le public adhère à une œuvre lorsqu'elle est porteuse d'un moyen d'expression direct et libre dans son devenir. Il aime ce qui est habité par la tendresse et la détermination.

Le combat de l'artiste se situe au milieu de ces contraires, il est constamment déséquilibre et point d'ancrage. Il est hésitation et conviction portées au cours des problèmes de notre temps. Il trouve les autres en se cherchant. Son témoignage est d'affronter la contradiction.

La création artistique est certes une ascèse, un dénuement. Il faut surtout apprendre à reconnaître l'autre, à écouter la mélodie de son chant intérieur ou à se laisser brûler par la flamme de ses interrogations, et comme l'écrit le compositeur Georges Migot : « L'œuvre n'est pas une abstraction, mais un rayonnement. Elle n'est pas un égoïsme, mais un don, un don alterné du cœur à l'intelligence et de l'intelligence au cœur. »



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